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Construction de vertiports ; Sur le plancher des vaches ou comme un nid d'oiseau ?

Les vertiports sont les infrastructures qui accueilleront les taxis aériens dans le grand projet de la mobilité urbaine de demain. Les avis concernant le moment où ce mode de transport sera au cœur de notre réalité varient beaucoup d’une personne à l’autre. Pour certains, cela « n’arrivera pas de leur vivant » et pour d’autres nous les verrons dès l’an prochain. Pour VERTIKO Mobilité, Jaunt Air Mobility et le Québec, cette réalité est en 2026.



Développer au sol pour commencer


De nombreux défis sont encore à relever pour concrétiser les premiers vertiports. Le premier est la certification d’un premier eVTOL qui permettra de définir les premières exigences spécifiques de sécurité et d’opérations liées directement à l’appareil. Si cela suffit dans un premier temps, il faudra rapidement prendre en compte que tous les appareils produits devront pouvoir être accueillis indépendamment du constructeur.

Autre défi, l’alimentation en électricité du site. Suivant où ce dernier se situe, en fonction du nombre de rotations envisagées, des systèmes de stockage d’énergie doivent être imaginés et intégrés pour garantir les opérations. Installer de telles réserves d’énergie de manière sécuritaire demande de penser leur emplacement et la manière dont elles vont être approvisionnées.


La gestion de l’arrivée et du départ des vols en fonction de la direction des vents, des capacités des différents eVTOL est aussi tout un casse-tête. En collaboration avec NavCanada, des nouvelles routes doivent être attribuées et gérées pour que le trafic respecte les normes déjà établies dans l’aviation générale. Il faut considérer ici l’intégration d’un tout nouveau type de trafic aérien avec celui existant.

La sécurité des passagers et des vols doit aussi être pensée pour rester la plus fluide possible sans que cela devienne aussi lourd que dans un aéroport conventionnel ce qui implique de savoir quel chemin les gens vont emprunter sur l’installation et de déterminer comment se rendre jusqu’à son taxi aérien. Cela peut sembler simple au sol, mais c’est une autre approche lorsque l’on est sur le toit d’un immeuble de 30 étages ou plus.

Pourquoi commencer le développement au sol ? Tout simplement parce que sur le plancher des vaches on réduit de façon significative les complications pour la période de développement et de tests :

  • L’accès plus simple et plus rapide au site pour les installations et les améliorations ;

  • Plus de facilité à trouver un endroit isolé des zones urbaines pour les tests en étant au sol ;

  • Moins coûteux ;

  • Permet d’utiliser des infrastructures aéronautiques existantes ;

  • Permet d’utiliser du matériel roulant ;

  • Permet un meilleur positionnement pour l’observation des appareils pendant leurs tests ;

Mais est-ce que le développement au sol est une finalité ? Non !

Le modèle prendra toute sa logique dans le cadre de la mobilité urbaine

avec des vertiports sur le toit des immeubles.


Pour offrir une mobilité urbaine intéressante, il faudra prévoir des vertiports non seulement dans les périphéries, mais également dans les centres urbains. Ce qui crée donc l’obligation d’installer des vertiports sur les toits des immeubles, tel des nids d’oiseau. Il serait impensable d’imaginer des déplacements d’eVTOL entre les gratte-ciels et bâtiments pour se rendre au sol. Il ne faut pas négliger non plus qu’en partant du principe que les appareils volent au-dessus des tours à bureaux, les oreilles des citoyens au sol seront beaucoup moins affectées par le bruit.



Développer sur le toit des immeubles


Lorsque le vertiport « 0 » sera bien développé au sol et que tous les aspects seront sous contrôle et certifiés par les autorités compétentes, alors commencera toute la réflexion liée à son installation sur des toits d’immeubles. Si cela peut paraître simple d’un premier coup d’œil, imaginez ce que cela implique d’amener des gens non plus au rez-de-chaussée mais au contraire sur le toit.

Il faudra repenser tous les flux de déplacement humains et matériels :

  • Les utilisateurs de taxis aériens qui souhaitent gagner du temps dans leur journée souhaitent-ils s’arrêter à tous les étages ?

  • Le propriétaire du bâtiment souhaite-t-il voir les usagers des taxis aériens emprunter les mêmes accès que sa clientèle primaire ?

  • Les ascenseurs dont la machinerie est sur le toit normalement, sont-ils adaptés ?

  • Certains équipements devant être installés dans le vertiport n’entrent définitivement pas dans un ascenseur. Alors comment les transporter sur un toit ?

Une fois tous ces questionnements répondus, il restera que la réalité de l’accueil des clients des taxis aériens se fera alors sur le toit et nécessitera une aire d’accueil adéquate et un environnement pour maintenir la sécurité. Notre façon de planifier les développements immobiliers mixtes changera drastiquement :

  • Est-ce qu’on garde les commerces de proximité au rez-de-chaussée ?

  • Est-ce qu’on les installe plutôt sur le toit ou au dernier étage ?

  • Est-ce que l’on duplique l’offre au sol et sur les toits ?

  • Est-ce que l’on génère une circulation des clientèles entre le toit et le rez-de-chaussée ?

C’est pour l’ensemble de ces raisons que VERTIKO Mobilité souhaite travailler avec les grands promoteurs sur des projets immobiliers mixtes en développement pour s’assurer de la capacité d’intégration de l’ensemble des composantes du vertiport dans la planification de construction du bâtiment.


À moyen et long terme, lorsqu’un bon nombre de vertiports auront été installés sur des bâtiments en construction et que les systèmes auront été testés, évalués et améliorés, il sera alors pensable d’envisager la modification d’un immeuble existant pour l’installation d’un vertiport.


Ce qui est certain, c’est que tout est à réfléchir et qu’actuellement nous en sommes à créer des concepts pour les mettre à l’épreuve. Nous commençons le chemin pour pousser cela vers des constructions concrètes. N’oublions pas que les premiers eVTOL seront disponibles dès 2026.


En conclusion, il est certain qu’il faut « apprendre à marcher » en faisant les premiers développements au sol. Mais il ne fait pas l’ombre d’un doute que le marché prendra son envol avec l’arrivée de cette technologie en milieu urbain. Permettre aux gens de pouvoir diminuer significativement leurs temps de déplacement tout en diminuant leur budget de déplacement constitue le vrai enjeu de ce marché à venir.

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